Entre bus et trains, un peu de vélo dans Gobi et arrivée en Chine : Du 2 au 13 septembre (Bayankhongor > Xining)
Nous avions défini notre itinéraire Mongol jusqu’à Bayakhongor seulement, qui se trouve entre les deux seules frontières accessibles pour la chine, pour nous, en tant qu’étrangers :
L’ouest par le sud de l’Altai pour rejoindre ensuite Urumqi, ou la plus classique, à l’est, entre Zamyn-uud et Erlian (frontière entre Oulan Bator et Pékin).
En soi, cela ne change rien pour nous pour la suite car, dans tous les cas, il faudra prendre le train en chine pour rejoindre Xining, puis Yushu, qui sera notre point de départ à vélo.
Durant notre approche de Bayankhongor, apprenant qu’il y a maintenant une route bitumée à l’ouest, nous nous étions motivés pour passer par cette frontière et route plus « sauvage », en prenant un bus pour éviter 400 km de désert, et pour passer la frontière mi septembre pour une question de visa et d’échéances futures.
Chapitre 1 : le bus en Mongolie
Après nos deux jours de repos, nous allons donc à la station de bus et demandons le prochain bus pour la ville d’Altai. Réponse « il n’y en a pas, seulement vers Oulan Bator »… On s’en doutait à moitié et on nous avait conseillé de demander aux minibus qui attendent devant, si jamais il y avait de la place pour Altai…
1ere réponse : ok pour Altai pour plus de 100 euros chacun. Euuh non merci 🙂 … Et peu de minibus présents et donc peu d’autres propositions…
Entre temps, on a réussi à avoir l’information qu’on pourrait attraper le bus qui vient d’Oulan Bator, qui s’arrête dans la ville, et qui va à Altai ensuite, à 21h le soir même, au poste de police à l’entrée de la ville, pour 10 euros chacun… Pourquoi pas, mais tout cela nous semble bien incertain et ça nous ferait arriver en pleine nuit à Altai, avant d’attaquer quelques jours sans ravitaillement. A vrai dire cette option ne nous enchante pas, on tente donc la 3 ème possibilité : le stop !
On va se caler à la sortie de la ville et, avec le nombre de pick up qui passe, on se dit que ça va le faire !
On patiente 3 heures, sous un beau et chaud soleil. Certaines personnes s’arrêtent en pensant qu’on cherche le chemin. On nous fait une proposition mais pas vraiment sur la bonne route. Bonne surprise, 4 français qui arrivent de l’ouest s’arrêtent en voyant notre drapeau. Ils font le « Mongol Rally » et sont arrivés jusqu’ici avec une belle 206, respect !
Bref, toujours sans possibilités de stop, et devant attendre potentiellement 21h nous allons nous restaurer. Chou blanc donc.
En sortant du restaurant, après discussion, notre frontière avait changé ! Cap à l’est 😀
En effet, nous avions reçu pas mal d’informations qui rendaient ce trajet plus « incertain » : le passage plus compliqué de cette frontière, une ouverture tardive, un accès à Urumqi potentiellement difficile et uniquement des trains à grande vitesse au départ d’Urumqi pour notre destination donc des difficultés à prévoir pour le transport des vélos… Bref, en refaisant le point on choisit la facilité : retour à Oulan Bator et on roulera vers la frontière sud est, dans l’est de gobi, mais sur route asphaltée.
On retourne à la station de bus, et 2 bus sont là, et partent en direction d’Oulan Bator… Comme un signe ! 🙂
On attend 2 heures seulement, on charge les vélos dans la soute contre supplément (13 euros pour les 2), et nous voilà en route pour la capitale!
Aparté entre les transports : Du vélo dans Gobi
Arrivés à 5h du matin, après avoir mal dormi (comme quand on dort dans un bus quoi..), on repart à la fraîche, après un café et petit déjeuner en ville.
Nous retrouvons le tarmac ! Sur quelques km.. En effet la route à l’est de la capitale est elle aussi en travaux… C’est donc reparti pour de la route secondaire, vent de face, avec beaucoup de voitures qui nous soulèvent du sable pour le plus grand bonheur de nos yeux et nos poumons.
Nous retrouvons du tarmac l’après midi, et campons après une dure journée qui a commencée tôt.
C’est encore un peu vallonné les 2 premiers jours, mais arrivés dans les alentours de Choyr, Gobi est là. Ainsi nous avons le droit à 4 jours de … rien, ou presque, sous une chaleur supportable.
Ainsi, nous ne croisons pas grand monde, nous nous retrouvons tranquillement tous les deux et chacun avec soi même.
Nous campons juste avant Saynshand après un jour record : 125 km, soit le maximum des 6 premiers mois, avec une moyenne de 21 km/h sur la journée. Nos mollets ont la forme ! (non, on ne parlera pas du vent de dos qui nous a aidé.. 🙂 ).
On aurait pu en faire 20 de plus, mais décidons de nous arrêter avant la ville, pour camper tranquillement.
Tranquillement ? En effet une moto arrive de nulle part, nous fixe, curieux, puis repart après que nous ayons répondu aux questions classiques ; « vous venez d’où ? vous allez où ? ». Cela nous arrive assez régulièrement de nous sentir observés sans retenue et sans gêne, ce qui est parfois troublant….
Chapitre 2 : Train en Mongolie
Nous avons décidé de ne pas aller jusqu’à la frontière en vélo et de prendre le train pour la passer, ce qui, théoriquement, était le plus simple. En effet on ne peut pas passer la frontière à vélo, il faut monter dans une jeep et passer un nombre important de contrôles. Et comme on a vu sur d’autres blogs que ça avait l’air simple de prendre le train avec un vélo en Mongolie, on se dit que c’est la meilleure option.
On va donc à la gare pour réserver notre billet pour Erlian, la ville chinoise juste après la frontière. Sauf qu’on est dimanche et il n’y a pas de vente de billets pour les trains internationaux ! Tant pis, on reviendra demain.
On va à l’hôtel puis dans un bon restaurant chinois (vivement.. car la cuisine mongole n’est vraiment pas la meilleure du monde et pas vraiment diversifiée…).
On y croise Richard, Anglais, sur les routes depuis un an ! Il a fait la Pamir Highway et nous met des étoiles dans les yeux quand il nous en parle. Toutefois, son mental et son physique ont souhaité un break après le Tadjikistan et la difficulté de cette route. Il est donc rentré refaire le plein de sommeil et de bon thé pendant deux mois et « vient » de repartir de Oulan Bator. Nous le rencontrons après qu’il ait traversé le Gobi (le vrai, le sableux) pendant deux semaines. Un aventurier, un vrai!
Lundi matin, retour à la gare. Nous obtenons, après une belle attente, nos billets pour 17 euros chacun, pour mercredi matin à 4h30 et arrivée côté chinois à 10h, ce qui nous permettra d’arriver à Hohot assez rapidement ! Parfait, par contre la guichetière n’est pas sûre qu’il y ait un compartiment pour bagages donc on ne sait pas si on pourra charger les vélos.. Elle dit qu’elle va se renseigner et qu’il faut revenir le lendemain à 11h, elle aura l’info…
Rebelote le lendemain, après avoir quitté l’hôtel : nous sommes à 11h à la gare, toujours vide (ce qui ne nous déplaît pas). Elle nous annonce « il n’y a pas de compartiment pour vos vélos, mais on peut les envoyer par la route.. Ou sinon il faut les emballer et les prendre en bagages à main, et négocier directement sur le quai ».
Nous partons sur la dernière option, pas très rassurés.
Nous retrouvons Richard en ville, il s’est pris un jour de repos supplémentaire après sa traversée de Gobi épuisante (il n’avait pas notre tarmac), et nous passons toute l’après midi en sa très agréable compagnie à refaire le mode et à partager nos expériences sur vélo.
Nous le quittons en fin d’après midi, et rejoignons la gare pour attendre 4 heures du matin. Nous ne sommes pas seuls dans cette gare à attendre, et réussissons à dormir un peu. Cette gare qui était vide en journée se remplie et vit la nuit car les horaires sont calés en fonction de Pékin ou Oulan Bator.
A 3h30, nous sortons pour aller emballer les vélos. Nous sommes aidés par une employée de la gare qui était d’astreinte cette nuit là et.. un gars qui sent fort l’alcool, mais qui est très gentil et pas maladroit même en étant saoul. Ouf 🙂
Ils nous aident à monter dans le train et négocient pour nous. Nous découvrons avec bonheur que nous avons un compartiment rien que pour nous.
4h de sommeil plus tard, nous arrivons à la frontière Mongole, où les personnes se succèdent pour venir vérifier notre passeport, sans que nous bougions de notre compartiment. Confortable.
Nous descendons les vélos à Erlian. Direction la station de bus après le passage de la douane Chinoise où nous attisons la curiosité des douaniers qui ont nos âges.
Chapitre 3 : Bus en Chine
A peine arrivés devant la station, on nous harangue « Beijing ? Beijing ? » – « No Hohhot ». Un gars arrive rapidement, s’occupe de tout à la caisse, nous dit qu’il va falloir un supplément pour les vélos et s’occupe de tout.
Les vélos sont chargés dans le bus (sans être contrôlés) et nous partons une heure plus tard direction Hohhot… Ça fait du bien quand c’est facile !
Chapitre 4 : Train en chine
Nous avions anticipé et avions reservé notre billet de train sur trip.com. Nous sortons du bus et allons directement à la gare ferroviaire en face (qui est différente de celle de départ) et récupérons notre billet facilement.
Nous trouvons tant bien que mal un hôtel et découvrons un premier restaurant chinois. Miam
Bien que notre train soit à 11h, nous nous reveillons à 6h pour aller donner nos vélos en avance. En effet, nous ne pouvons pas prendre les vélos avec nous, il faut qu’on les donne à un service de bagage, et ils l’envoient par un autre train que le nôtre, qui arrivera plus tard.
Nous trouvons tant bien que mal ce service, et y déposons les vélos et le boudin avec les duvets et matelas.
On apprend qu’ils arriveront dans 3 – 4 jours.. Aïe. On pensait attendre un peu mais pas autant !
Nous avons essayé de leur donner la sacoche avec notre gaz et les couteaux, mais ils ne la prennent pas. Ils ne prennent même pas la pompe à vélo.. On va tenter de passer les contrôles de la gare avec tout ça !
En effet, tout passe aux rayons X pour pouvoir rentrer dans la gare, un peu comme dans les aéroports chez nous.. Résultat, on perd :
Le fond de la bonbonne de gaz (on le savait)
Le fond du WD40 (pas bien grave)
La lame du couteau suisse d’Antoine que nous pouvons casser pour garder le reste (tant pis)
Et le beau couteau d’Antoine, offert par Anne, la tante de Noëmi… (Gros pincement au coeur)
Le beau couteau de Noëmi, qui était avec les outils, n’est miraculeusement pas détecté et on repart avec !
C’est donc parti pour 20h de train, mais on commence à avoir l’habitude !
Les trains en Chine sont organisés différemment des russes : il y’a 3 niveaux de couchettes, mais aucune dans l’allée. On discute un peu avec nos voisins, tant bien que mal, puis allons découvrir nos couchettes !
Nous arrivons à Xining à 8h le 13 septembre, on trouve une auberge de jeunesse et on peut enfin souffler ! On a plus qu’à se reposer en attendant les vélos.
Nous découvrons dans l’après midi que nous sommes arrivés le jour de la fête de la lune, Fête familiale traditionnelle chinoise. Pour l’occasion Xu Jing, autre résident de l’auberge, offre un festin à ceux qui sont présents et nous y convie. Nous passons donc une super soirée avec de jeunes locaux de nos âges, dont certains parlant Anglais, une occasion de bien rigoler (sauf quand on a regardé France Argentine, la coupe du monde de Basket se passant en Chine….).
Un petit bilan
Ces quelques jours de repos nous permettent de prendre un peu de recul sur ce dernier mois qui n’a pas été de tout repos pour nous.
Nous avons fait nos premiers pas en Asie et le dépaysement est présent. En tant qu’Européens, impossible de passer inaperçus. Entre les enfants qui sont curieux et timides, nous lancent des « hello » et partent se cacher juste après, les anciens qui nous dévisagent comme si c’était la première fois qu’ils voyaient des européens, et tous ces curieux, qui ne parlent pas anglais, et qui continuent de nous parler sans prendre conscience que nous ne comprenons pas un traitre mot de ce qu’ils nous disent… Les deux premières semaines nous en rigolons beaucoup, mais à la longue cela devient frustrant, car nous avons du mal à nous faire comprendre et les locaux n’ont pas « l’expérience » de se faire comprendre par d’autres canaux que les mots (certains nomades ne sachant pas lire le guide de conversation devient inutile). Ainsi, nous ne pouvons pas réellement échanger avec eux à quelques exceptions anglophones près.
Nous ne savons pas vraiment si nous garderons un bon souvenir de la nourriture Mongole en générale. Celle-ci n’est pas très diversifiée et correspond plutôt à: « mouton sous toutes ses formes », à la troisième semaine cela devient lassant. Nous ne trouvons pas de produits frais en dehors de la capitale, nos petits estomacs Français se sont donc retrouvés en manque de légumes et de fruits (incroyable!). Mais nous avons tout de même fait de super découvertes! Les Buuz en bouriatie, les khuushuur dans le reste de la Mongolie et les biscuits stimo « Езвзн « que nous avons très vite adoptés pour nos petits déjeuner.
La Mongolie nous aura aussi poussé dans nos retranchements avec des routes qui, parfois, sont vraiment rudes en vélo. Même Richard, qui pourtant a voyagé sur la Pamir Highway nous a dit que les routes Mongoles faisaient parties des routes les plus difficiles qu’il avait emprunté. Celles-ci nous ont données matières à réflexions sur nous mêmes, nos capacités, les raisons de ce voyage, nos envies… Bref ont fait place à beaucoup de remises en questions et de réflexions communes.
Nous garderons donc un souvenir mitigé de la Mongolie et sommes heureux d’arriver en Chine pour de nouvelles découvertes, et pour le moment nous avons un super contact avec des chinois souriants et souhaitant nous aider !
Waouh ! ça a été rude, mais vous l’avez traversé et touchez maintenant du bout du doigt (ou de la roue du vélo) le Tibet bientôt.
Gardez courage, force et houblon !
Coucou nous sommes un couplé nous arrivons de France en passant par St petersbourg le lac Baikal oulan bator pekin nous sommes actuellement à Naning et reprenons la route demain pour la frontière vietnamienne que nous atteindrons dans 4 jours. Nous avons rencontré Richard au milieu de la Mongolie. Bon courage. Vélo-jacques-cathy