L’appel du phare : 31 juillet au 9 août (Thames > Cape Reinga)
Départ de Thames pour une longue journée grisâtre. Nous serons majoritairement le long de la côte, en face des Coromandels, où on est d’ailleurs content de ne plus être !
Comme d’habitude, il est difficile de trouver un coin disponible et un peu caché pour camper. Alors que le soleil commence à se coucher, nous voyons enfin des habitants dans leur jardin. Nous leur demandons si nous pouvons camper dans le coin et le proprio nous dit pas de soucis !
Il fini sa discussion avec ses locataires, nous montre l’endroit où poser la tente un peu plus loin sur la propriété et nous explique qu’ils viennent d’acheter la ferme avec sa femme et que c’est leur première soirée en tant que propriétaires! Il nous donne l’accès à la maison qui est vide puisque le déménagement est prévu le lendemain. Mais pour notre plus grand bonheur, l’eau chaude est déjà disponible 😁
Le lendemain la journée est encore plus grise, très venteuse et bien moins sympa. Nous rentrons dans l’agglo d’Auckland qui est immense, traversons de magnifiques zones commerciales 🤮 et prenons quelques routes pas toujours adaptées aux vélos, et, après une quinzaine de kilomètres, rejoignons une piste cyclable le long de la côte. Mieux !
C’est la seule véritable agglo en Nouvelle Zélande, et ça nous a fait un petit choc après 5 mois de calme 😅
Auckland, nous voilà !
Nous retrouvons Glen et Caro à Auckland, chez qui nous passerons deux nuits. Pour rappel, Glen est le fils de Collin et Gill, chez qui nous avons passés deux semaines à Gisborne. Nous avions croisé toute la famille à ce moment là !
Glen est un amateur de bières artisanales, pour notre plus grand plaisir, et il dirige une agence de voyage axée sur l’art, impactée très durement par le Covid…
Nous profitons du confort pour nous préparer à notre dernier objectif : le phare du cape Reinga, le bout du bout de la Nouvelle Zélande.
Notre passage à Auckland est aussi l’occasion de retrouver un couple d’amis du Sennonais qu’Antoine n’avait pas vu depuis un sacré bout de temps. Nous profitons donc d’un apéro entre Français avec Marion et Bastien le temps d’échanger sur nos expériences en Nouvelle Zélande et de se donner des conseils pour le retour en France car ils rentrent deux semaines avant nous.
Et c’est parti pour le Northland
La sortie de la ville est plus agréable l’entrée deux jours avant, avec une longue piste cyclable nous permettant de nous éloigner du tumulte.
Le trafic s’amenuise avec les kilomètres et on est de plus en plus tranquilles. Nous passons à proximité de la Gibbs Farms, soit la propriété d’un des plus riches résident néo-zélandais. Il est très porté vers l’art ainsi il y a beaucoup de structures surprenantes et visibles de loin (https://www.gibbsfarm.org.nz/).
Sinon, on nous avait prévenus que la route était vallonnée tout du long mais nous n’imaginions pas à ce point ! Ça ne monte jamais très haut, mais les trois premiers jours nous avaleront 3500m de D+.
Les sculptures immenses de la Gibbs Farm Pleiiins de minis collines
Les deux premiers soirs, nous dormirons en face d’écoles, dont nous obtenons très facilement l’accord.
Nous passerons aussi les 19 000 kms du voyage, en attendant les 20 000 kms que l’on passera officiellement dans le sud de la France ! Juste après ce passage symbolique, nous nous faisons peur sur la route N°1 : 15 km que l’on ne peut éviter et qu’on doit parcourir sur cet axe principal avec des bas côtés inexistants, cela renforce notre amour grandissant pour les chauffeurs (chauffards?) kiwis. C’est très probablement la 1ère fois du voyage où nous nous sommes réellement sentis en danger sur nos vélos…
Les réveils sont brumeux et la tente bien humide En face de l’école, prêt à cuisiner
Comme dit plus haut, les matinées sont humides ^^ :
Waipoua Forest
La troisième nuit nous dormons en haut du plus haut col que nous ayons franchi, mais aussi paradoxalement du plus facile (mentalement, il est plus simple de monter une colline de 400 mètres que dix de 40.)
Quelques m2 dispos entre les fougères.. On aura connu mieux niveau confort !
La route depuis Auckland n’aura pas été la plus fantastique, mais le point d’intérêt juste après notre spot de bivouac ne nous fera pas regretter d’être passé par là !
Le matin nous allons donc voir un « kauri tree » nommé « Tane Mahuta », soit le plus gros arbre néo-Zélandais, qui est simplement le 4ème plus gros du monde. Son âge est estimé à 2000 ans et voici pour ce qui est des caractéristiques :
C’est Noëmi que l’on voit en bas
Entre les gouttes
La météo (oui toujours elle ^^) va faire des caprices dans les prochains jours avec de grosses pluies et orages de prévus. On va s’adapter, ainsi se faire deux « demi journées » de 50km avec des réveils très matinaux et prendre des campings pour l’après midi pour avoir un endroit en dur pour se protéger.
Encore un peu de soleil pour profiter du paysage Hop, à l’abri ! Départ et ferry au lever de soleil On profite du beau Avant la tempête qui arrive !
Le 8 août, le gros de la perturbation est passé mais le vent souffle encore bien. Pour arriver au Cape Reinga il y a deux options : la route ou.. la plage !
En effet, il est possible de rouler sur la « Ninety Miles Beach », une plage de plus de 100km de long, avant de rejoindre la route quelques kilomètres avant le cap.
Cependant, il est préférable d’y rouler à marée basse car à marée haute c’est presque impossible.. On arrive donc comme des fleurs à Ahipara à 11h alors que la marée haute est à 12h30… On roule un kilomètre puis nous nous décidons à faire demi tour : on n’avance pas malgré le fort vent de dos. En plus, la pluie et la marée haute qui approchent ne nous rassurent pas et nos chances d’avancer pour arriver au Cap le lendemain s’amenuisent…
Cela nous oblige à faire 20kms supplémentaires pour arriver au camping que nous visions.. On se retrousse les manches, et bien que les rafales nous ralentissent, c’est bien plus plat que les jours précédents nous réussissons à avancer à un bon rythme.
En fin de journée, on quitte enfin la route en direction de la plage et après 5km de piste, on tombe face à une belle barrière : « Private property ». Nous avons la chance de trouver rapidement le propriétaire qui nous donne le feu vert pour passer sur son terrain, ainsi, on passe au dessus de la barrière et nous traversons la forêt qui nous sépare de la plage. Une fois arrivés au camping, nous réalisons que le site est en plein vent, alors on remonte le dernier kilomètre et allons camper à la lisière de la forêt à l’abris des rafales (ce qui en plus sera gratuit 😀 )
1er essai sur la plage La route privée nous en fera baver Arrivée à la tombée de la nuit
« Plus que » 40 kms
Plus que 40km, voilà ce que l’on avait en tête en se réveillant une heure avant le lever du soleil pour rouler à marée basse. Mais nous savions que ces 40kms n’allaient pas être de tout repos !
Nos premiers tours de roues sur la plage nous rassurent : ça roule quand même mieux que la veille.
Et quel endroit fantastique pour profiter du lever de soleil :
Un moment magique
On avance tranquillement à 10 – 11 km/h, avec un léger léger vent de face, mais on avance quand même!
C’est au moment de rejoindre la route que ça se complique! Nous devons remonter dans le lit d’une petite rivière sableuse. On mettra une bonne heure pour remonter ces 3km, après avoir enlevé les chaussures pour pousser les vélos dans l’eau.
On enlève les chaussures et on pousse! La rivière longe une immense dune de sable Le Cape Reinga, ça se mérite !
Dans notre effort nous serons tout de même épargnés puisque les gros nuages de pluie nous contournent et nous offrent de beaux arcs en ciel. Une fois de retour sur la terre ferme, il nous reste encore 15 kms très (trèèèès) vallonnés avant d’atteindre le cap!
Le Cape Reinga est une terre sacrée pour les maoris. Nous poussons nos vélos sur les 900 derniers mètres pour arriver au phare. Nous nous amusons des regards tantôt admiratifs, tantôt perplexes des personnes que nous croisons. Nous l’avons fait! Nous savourons ce temps, ce plaisir de voir les deux mers se rejoindre, le soleil venant nous réchauffer l’échine entre deux passages de nuages. Nous y sommes!
Le phare north
Une fois de retour sur la parking, nous tentons le « vélo-stop » pour ne pas avoir à refaire les 100 derniers kilomètres sur la route, puisque c’est un Aller-Retour., et puisqu’une nouvelle grosse perturbation est annoncée dans les jours à venir..
Nous verrons bien si ça marche!
Lire vos aventures sous la treille de la terrasse à Lacoste à une saveur particulière. Pas sûr qu’on rivalise avec vos couches de soleil et vos « collines » mais je trouve les dénivelés toniques aussi pour mon grand âge… Merci pour votre fenêtre sur l’autre bout du monde. Bises
À mon tour de me régaler avec vos photos et vidéos. Je rêve encore de fougères et de l’ambiance particulière des forêts de Nouvelle Zélande.
Quant aux paysages du Cape Reinga, c’est un enchantement !
Un grand merci de les avoir mérités pour nous!
Super la partie plage, unique ! Et ensuit, des superbes paysages, bravo ! Bisous, à demain 🙂